Jésus n’a pas peur de nos impuretés

Personne atteinte de la lèpre

Ce jour-là l’enseignement biblique est apporté par une psychologue de passage. Tout en nous exhortant, elle nous partage quelques brides de son travail de psy, l’une d’elles m’a particulièrement interpellé.
Dans un de ses entretiens avec une chrétienne cassée par la vie et par des difficultés de toutes sortes, elle lui dit : Jésus te rejoint au fond de ton puits boueux. Non, non, non il ne reste pas à t’attendre en haut assis sur la margelle, il descend auprès de toi et même il s’assoie avec toi dans ta boue. La personne ne pouvait ni le concevoir, ni l’accepter. Notre oratrice de répondre : Lui n’a pas peur de tes péchés, de tes peurs, de tes angoisses, de tes déviances, ni de tes rebellions,…
En effet, Jésus n’a pas eu peur de toucher le lépreux pourtant réputé contagieux. Non seulement il a eu ce geste d’humanité mais il lui a accordé la guérison physique et sociale, probablement spirituelle aussi.
Le Seigneur n’a pas peur de te rencontrer là où tu en es… et de te toucher.

Une attention très délicate

Il m’arrive d’écrire quelques pensées pour des calendriers, celle-ci paraitra en 2018, c’est un peu loin alors je vous la partage dès maintenant.
Regardant un reportage télévisé, j’ai été très touché par le témoignage d’un homme atteint d’une leucémie. Afin bébé rouge à lévresd’éviter toute infection de l’extérieur, il était confiné depuis des semaines dans une chambre stérile.
Ce jour-là, une infirmière lui demande « vous n’avez besoin de rien ? » Le patient fait une réponse surprenante, inattendue : « J’ai besoin de bisous car ça fait un mois que je suis dans cette bulle stérile et que je n’en ai pas, c’est très long, je n’en peux plus !!! » L’infirmière sans va sans dire un mot.
Elle revient un moment plus tard, lui apportant une feuille emballée dans un étui stérile. Sur celle-ci, l’infirmière et l’une de ses collègues ont fait un bisou, la trace de leur rouge à lèvres le certifie. L’homme bouleversé par une telle attention applique la feuille sur sa joue, les larmes aux yeux.

Le précieux document sera épinglé bien en vue pour que le patient puisse bénéficier de ces bisous à distance ».
N’étant pas dans leurs attributions, elles n’étaient pas obligées de faire cela. Ce geste est fort en délicatesse, en prise en compte du besoin de ce patient, en imagination pour le satisfaire, en recherche du soutien de quelqu’un d’autre pour ne pas être seule dans cette démarche,…
A la télé, cet homme témoignait de son parcours de souffrances mais aussi de ce geste délicat dont il se rappellera toute sa vie durant.

Pourrions-nous, nous aussi, avoir aujourd’hui une attention délicate envers un membre de notre famille, un voisin, un collègue, un réfugié ou peut-être un SDF. La liste n’est évidemment pas exhaustive.

 

 

Le porteur d’eau et la cruche fêlée

Il y a bien des années, j’ai lu ce conte. Depuis, ici et là je le partage tant son enseignement pour chacun de nous me parait important.

En Chine, un porteur d’eau possédait deux grosses cruches, chacune d’elle pendante aux extrémités d’une solide perche qu’il portait sur ses épaules. L’une des cruches était fêlée, tandis que l’autre était parfaite et livrait toujours une pleine portion d’eau. Porteur d'eau chinois 3
À la fin de la longue marche du ruisseau à la maison, la cruche fêlée arrivait toujours à moitié pleine. Tout se passa ainsi, jour après jour, pendant deux années entières où le Porteur livrait seulement une cruche et demi d’eau à sa maison.
Évidemment, la cruche qui était sans faille se montrait très fière de son travail parfaitement accompli. Mais la pauvre cruche fêlée était honteuse de son imperfection, et misérable du fait qu’elle ne pouvait accomplir que la moitié de ce qu’elle était supposée produire.

Près ces 2 années de ce qu’elle percevait comme étant une faillite totale de sa part, un jour, près du ruisseau, elle s’adressa au Porteur d’eau, « J’ai honte de moi-même, et à cause de cette fêlure à mon côté qui laisse fuir l’eau tout au long du parcours lors de notre retour à votre demeure. »

Le Porteur s’adressa à la cruche : « As-tu remarqué qu’il y avait des fleurs seulement de ton côté du sentier, et non sur le côté de l’autre cruche ? C’est que j’ai toujours été conscient de ta fêlure, et j’ai planté des semences de jolies fleurs seulement de ton côté du sentier, et chaque jour durant notre retour, tu les as arrosées. Durant ces deux années j’ai pu cueillir ces jolies fleurs pour décorer notre table. Si tu n’avais pas été comme tu l’es, nous n’aurions jamais eu cette beauté qui a égayée notre maison ».

N’étant pas fan des longs discours sur internet, je vous propose 2-3 éclairages rapides à méditer à partir de cette illustration
– Nous avons tous nos imperfections. Ainsi chacun de nous est aussi un peu comme cette cruche fêlée, à des degrés différents selon notre parcours de vie.
– Nos failles peuvent devenir une richesse, à condition de ne pas nous laisser écraser par elles. D’illustres personnages bibliques ont été « une cruche fêlée » mais quel retournement de vie : Joseph, orphelin de mère très jeune, vivant dans une famille composée de demi-frères le haïssant,il a connu l’exil, la prison, l’injustice et s’est retrouver propulsé… premier ministre ; le grand Moïse était probablement bègue ; le prophète Elie a eu un sérieux coup de blues, au point de demandé à Dieu la mort, pensées de suicide ; le juge Gédéon quand à lui, avait un sérieux complexe d’infériorité ; nous pourrions aussi évoquer les rois Saül, David ou Salomon… ou tant d’autres personnages bibliques. Il semble que personne n’échappe à son lot de fêlures. Mais chacun de nous pouvons connaitre la résilience !
– Si nous reconnaissons nos fêlures, nous pouvons aussi avoir plus empathie pour les autres et leurs fragilités. Nous sommes alors plus à excuser leur comportement qu’à les critiquer. Ha si nous pouvions accepter chaque personne pour ce qu’elle est, percevoir ce qu’il y a de bon en elle, croire et s’attendre à un changement positif de et dans sa vie !
Ce sont nos failles, nos fêlures qui rendent notre vie personnelle… et commune plus intéressante.
Alors que je concluais ces réflexions auprès d’un groupe de jeunes se préparant à la mission, l’un d’eux s’est permis très justement, sur le ton du « sermon sur la montagne » enseigné par Jésus commençant par des « Heureux sont… »

Heureux ceux… qui sont comme des cruches fêlées,
car ils laissent passer la lumière !!!

Surmonter les difficultés et être heureux

Il y a quelques semaines, j’encourageais l’auditoire devant lequel j’étais à ne pas baisser les bras lorsque la vie devenait trop difficile. Ci-dessous vous pourrez lire le témoignage de Nick, né sans jambes ni bras mais avant cela, je vous invite à méditer cette courte histoire

Celle d’un tout jeune professeur venant de terminer ses études. Il est affecté pour donner des cours à une classe de délinquants. Alors qu’il rentre dans la salle de classe, l’un tire une ficelle préalablement mise pour lui faire une bonne blague. Il s’étala de tout son long. Eclat de rire général lorsqu’il se relève péniblement, se frotte les yeux, plus encore lorsqu’il remet ses lunettes cassées sur son nez. Il s’avance jusqu’à son bureau et s’y assoie. Au fur et à mesure le bruit s’apaise, le calme revient après que les jeunes se soient marrés.
Le jeune maitre regarde la salle et leur dit : mes chers amis, bonjour, nous venons de vivre notre premier cours. Le tout n’est pas de savoir comment on tombe, le plus important est de savoir comment on se relève !

Naissance de Nick
Je m’appelle Nick Vujicic, je suis né sans membre et les médecins ne savaient pas d’où venait cet « handicap » de naissance. J’ai dû faire face à bien des difficultés et des obstacles.Nick 1
Mes parents étaient chrétiens et mon père était même pasteur de notre église. Pourtant ce matin du 4 décembre 1982 à Melbourne, en Australie. « Dieu soit loué » étaient les derniers mots qui leur seraient venus à l’esprit. Leur fils aîné était né sans membres ! Ils n’avaient pas pu se préparer à cette épreuve car il n’y avait aucune raison médicale pour ce handicap. J’ai maintenant un frère et une sœur qui sont nés comme n’importe quel autre enfant.

L’église entière a pleuré ma naissance et mes parents étaient absolument anéantis par le chagrin. Tout le monde demandait : « Si Dieu est un Dieu d’amour, pourquoi laisse-t-il quelque chose d’aussi atroce arriver, et pas à n’importe qui mais à des chrétiens engagés ? » Mon père pensait que je ne survivrais pas longtemps mais les examens médicaux montrèrent que j’étais en parfaite santé, sauf qu’il me manquait quelques membres.

Enfance
nick 2Mes parents étaient très inquiets, se demandant quel serait mon avenir. Dieu leur a donné la force, la sagesse et le courage nécessaires à ces premières années et bientôt j’eus l’âge d’aller à l’école.

La loi australienne de l’époque ne me permettait pas d’être intégré dans une école ordinaire en raison de mon handicap physique. Dieu a fait des miracles et a donné à ma mère la force de lutter pour que la loi soit changée. J’ai été un des premiers handicapés à être intégré dans une école ordinaire.

A l’école
J’aimais aller à l’école mais j’ai dû faire face à des moments difficiles où je me sentais rejeté, étranger, souffre-nick 3douleur en raison de ma différence physique.
Je savais que j’étais différent extérieurement mais, à l’intérieur, j’étais comme tout le monde. Il y a eu des moments où je me suis senti si malheureux que je ne voulais plus aller à l’école pour ne plus avoir à faire face à tous ces regards négatifs. Mes parents m’ont encouragé à les ignorer et à essayer de me faire des amis en parlant avec les autres enfants.
Bientôt ils se sont rendus compte que j’étais comme eux et à partir de là, Dieu m’a tout le temps béni en me donnant de nouveaux amis.
J’ai eu des moments de dépression et de colère parce que je ne pouvais pas changer la façon dont j’étais, ni blâmer quiconque pour cela.

Dieu, qu’ai-je fait pour naître ainsi ?
J’allais à l’Eglise où j’ai appris que Dieu nous aime tous et qu’Il s’intéresse à nous. Je comprenais cet amour jusqu’à un certain point quand j’étais enfant mais à vrai dire je ne comprenais pas que Dieu m’ait fait ainsi s’Il m’aimait ! Etait-ce parce que j’avais fait quelque chose de mal ? Je pensais que ce devait être cela puisque j’étais le seul enfant étrange de l’école. Je me sentais un fardeau pour ma famille et je pensais que, plus vite je mourrais, mieux ce serait pour tout le monde.

Je voulais mettre fin à ma douleur et à ma vie mais je remercie mes parents et ma famille qui ont toujours été là pour me réconforter et me donner de la force Les tourments à l’école, ma honte de moi-même et ma solitude m’avaient causé des difficultés émotionnelles.
Alors Jésus m’a donné un désir passionné de partager mon histoire et mes expériences pour aider d’autres personnes à supporter leurs propres difficultés et laisser Dieu en faire des bénédictions. Pour encourager et inspirer d’autres personnes à réaliser complètement leur potentiel et à ne pas laisser quoi que ce soit les empêcher d’accomplir leurs espoirs et leurs rêves.

Changement de vie
A l’âge de 15 ans j’ai dit à Jésus de prendre ma vie, de la conduire lui-même.
Ce fut après avoir lu le texte de l’évangile de Jean au chapitre 9 où il est question de l’homme né aveugle « afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui ».
Une des premières leçons que j’ai apprises a été de ne rien prendre comme allant de soi.
Un verset de la Bible dit : « Dieu fait concourir toutes choses au bien de ceux qui l’aiment ». Ce verset m’a touché au cœur au point que je suis maintenant convaincu que ces choses « désagréables » ne se trouvent pas par chance, par hasard ou par coïncidence dans nos vies.
J’ai ressenti une paix complète lorsque j’ai compris que Dieu ne laisserait rien m’arriver dans la vie sans une bonne raison.

Et ensuite…
J’ai beaucoup de rêves et je me suis fixé beaucoup de buts à atteindre dans ma vie. Je veux devenir le meilleur nick 4témoin possible de l’Amour et de l’Espérance de Dieu en Jésus. Je désire que Dieu m’utilise pour les chrétiens et ceux qui ne le sont pas encore.
Je vois maintenant cette Gloire alors qu’Il m’utilise comme je suis et d’une façon qui ne lui est pas possible avec d’autres. J’ai prié pour une guérison miraculeuse, si ce n’est pas Sa volonté, c’est qu’Il a autre chose de mieux en réserve.
Aujourd’hui j’ai une passion pour le travail parmi les jeunes et je veux rester disponible pour ce que Dieu veut que je fasse, quoi que ce soit et où il veut !
D’ici l’âge de 25 ans, je veux aussi devenir indépendant financièrement.
nick 5J’ai l’intention d’écrire un livre dont le titre sera « Né sans bras, sans jambes, pas de soucis » (note, il en a écrit plusieurs)
Je pense que lorsqu’on a un désir passionné de faire quelque chose et que c’est la volonté de Dieu, on finit par y arriver. Nous autres, êtres humains, nous nous mettons constamment des limites sans aucune raison ! Ce qui est pire, c’est que nous mettons des limites à Dieu alors qu’Il peut tout faire. Nous le mettons dans notre « boîte crânienne », pensant tout connaître de Lui alors que ce n’est pas vrai. Je ne me repose pas sur mes propres forces, mais sur celles de Dieu mon Père céleste, et ça change tout !
Que le Seigneur Jésus vous bénisse !  Nick Vujicic    nick-vujicic-et-sa-famille

Nick est marié, avec son épouse ils ont deux enfants et parcours le monde pour témoigner de sa joie, même sans bras ni jambes

Je vous invite à regarder la courte vidéo ci-dessous

Nick dans sa vie de tous les jours

 

Se savoir aimé et apprécié

Qui que nous soyons, nous avons besoin d’apprendre à aimer et à être aimé. Nous attachons tellement d’importance au regard de l’autre que nous nous en rendons parfois malade. Cette petite bande dessinée sympa est évocatrice. Je vous invite à la lire

1 se savoir aimé

2 se savoir aimé

3 se savoir aimé

 

4 se savoir aimé prison

5 se savoir aimé dépression

 

6 se savoir aimé

7 se savoir aimé pleur

8 se savoir aimé

9 se savoir aimé boire

 

 

 

 

 

10 se savoir aimé drogue

 

 

 

 

 

 

 

 

11 se savoir aimé écoute

12 se savoir aimé

13 se savoir aimé

14 se savoir aimé

 

 

 

 

 

 

15 se savoir aimé

16 se savoir aimé

17 se savoir aimé

 

 

 

 

 

 

 

18 se savoir aimé19 se savoir aimé

20 se savoir aimé

21 se savoir aimé

22 se savoir aimé

 

 

 

 

 

 

 

23 se savoir aimé24 se savoir aimé

25 se savoir aimé26 se savoir aimé

 

 

 

je vous souhaite de le croire, ces quelques textes de la bible vous y aideront certainement

L’Eternel se montre à moi : Je t’aime d’un amour éternel ; C’est pourquoi je te conserve ma bonté. Jérémie 31:3

Si mon père et ma mère m’abandonnaient, toi, seigneur, tu me recueillerais. Ps 27.10

Le seigneur répond : une femme oublie-t-elle l’enfant qu’elle allaite ? Cesse-t-elle d’aimer l’enfant qu’elle a porté ? A supposer qu’elle l’oublie, moi, je ne t’oublie pas Esaie 49.15

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La colère, péché ou affirmation de soi ?

« La colère, péché capital pour la Bible, affirmation de soi pour les psys » ainsi titrait le magazine de France TGV en 99. C’est en retrouvant ce mag que j’ai pensé éditer ici une prédication apportée à l’Eglise Protestante Baptiste du Colombier sur le sujet de cette émotion… qui atteint tout le monde.

Grands et petits péchés ?
Je dois dire que ce qui m’a interpellé, c’est l’affirmation « péché capital pour la Bible ! » Ha bon, y aurait-il des péchés capitaux… et donc d’autres moindres ? La Bible fait-elle vraiment une différenciation si nette, Dieu peut-il alors accepter <les petits péchés> mais pas les grands ? Est-ce lui ou la religion des hommes qui fit une différenciation ?…
C’est à réfléchir mais ce n’est pas le sujet de cet article.

colère je sors de mes gondsPiégé par certaines traductions
Certains traducteurs de la Bible trouvaient que la traduction littérale n’était peut-être pas « religieusement correcte », ce qui fait que la plupart des écrits font dire à l’apôtre Paul dans sa lettre aux Ephésiens « si vous vous mettez en colère, ne péchez point que le soleil ne se couche pas sur votre colère et ne donnez pas accès au diable ». SI vous vous mettez en colère… mais tout le monde se met en colère. Quel est le problème alors, celui de ne pas se coucher avec la colère ? Nous verrons cette notion plus loin.
D’autres traductions sont entre deux : « si vous vous mettez en colère / quand vous vous mettez en colère / si vous vous emportez / Etes-vous en colère ? » Les soulignés ne sont pas encore à la hauteur de la traduction littérale !
Alors que d’autres sont bien plus explicites et traduisent plus brutalement : « emportez-vous / mettez-vous en colère »

Le mag France TGV n’a pas raison en tout
Le mag a en partie tort dans son allégation en spécifiant que se mettre en colère est un péché. Dieu nous ayant crée à son image, il ne nous a pas crée sans émotions puisque lui-même en démontre. Dans celles-ci, il y a une part de colère. Ce n’est pas l’émotion en elle-même qui pose un problème mais la manière de la gérer. Vous pouvez lire l’article ici qui donne par ailleurs de très bons conseils

Qu’est-ce que la colère
Selon le Larousse c’est un « état violent et passager résultant du sentiment d’avoir été agressé ou offensé et qui se traduit par une réaction agressive »
Dans les textes bibliques hébreux et grecs nous retrouvons des termes très intéressants comme : S’irriter – être fâché – souffle – narine/nez, (moutarde me monte au nez), fureur/furieux – violent – chaleur (Exode 4.14 l’Eternel s’enflamme de colère),…
Mais ces termes ne seraient pas complets si d’autres notions ne les complétaient pas comme : indignation – insolence – exaspération – se ronger – être courroucé – se mettre en rage – irritation – poison – duel – jalousie
Cela dit, il nous faut dissocier la colère ponctuelle, passagère d’un caractère colérique, qui là est un péché.

L’Eternel – Jésus – en colère
Dieu ne peut pécher et pourtant la Bible nous apprend qu’il s’est mis en colère. Pourquoi, pour quelles raisons ?
Parce que son peuple l’offense, les hommes lui font mal par leurs actions, leurs propos, leurs péchés, leur rejet…
Nous blessons Dieu par nos attitudes comme l’a fait le peuple d’Israël qui, sortit miraculeusement de l’esclavage en Egypte, à peine arrivé dans le désert se fait un veau d’or et proclame « c’est lui notre Dieu qui nous a fait sortir d’Egypte ». Aimer ce peuple, se mettre en 4 pour lui, le sortir de sa condition minable… et se voir être comparé à une vache sans émotions, soit-elle en or, c’est offensant et à de quoi révolter.
Dans le Psaume 78, Dieu fait des reproches au peuple qu’il s’est choisi :
« Génération indocile et rebelle, inconstant, infidèle – s’ils priaient s’était pour le tromper – à nouveau ils mettaient Dieu au défi, ils attristaient le Saint d’Israël »
Dieu n’a-t-il pas le droit de « pousser un coup de colère ? » Pourtant, il est lent à la colère nous dit de nombreux textes bibliques
Par notre péché, par notre révolte, par certaines de nos attitudes, nous offensons Dieu, nous le blessons

marchands-du-TempleLa colère de Jésus chassant les vendeurs du temple est connue de tous (évangile de Marc, ch 11). Mais pourquoi donc est-il en colère ? Ce n’est pas à cause du fait qu’il y avait des vendeurs ou des bureaux de change, très pratiques pour les pèlerins qui venaient de plusieurs pays. Ils trouvaient sur place ce dont ils avaient besoin. Le problème était ailleurs, ceux qui vendaient et échangeaient « profitaient et volaient » ces pèlerins. Honte à eux mais pire encore, en agissant ainsi, ils écornaient, entachaient la réputation même de Dieu le Père, celui qui voulait accueillir avec amour et respect tous les hommes d’où qu’ils viennent. Ce temple avait pour rôle la prière et la miséricorde pour tous et voilà que des juifs, sensés représenter le Dieu des juifs, créateur de l’univers et Père, escroquaient ceux qui venaient rencontrer ce Dieu à Jérusalem. Alors oui, Jésus a raison de se mettre en colère contre ceux qui mettent à mal la réputation du Père céleste !

Et nous alors ?
C’est la même chose. Lorsque l’on nous fait du mal, lorsque l’on nous trahit, lorsque l’on nous offense, nous avons aussi le droit de nous mettre en colère. Quel enfant, quelle femme n’aurait pas le droit d’être offensé, en colère, dans une rage inexprimable pour avoir vécu l’inceste ou le viol ?

Stop au harcèlementSauf erreur, c’est une jeune nantaise Laura, qui a créé une association et fait ce dessin pour t-shirt, sac à main en toile,…Ca fait pas très politiquement correct de mettre celui-ci sur le site d’un pasteur mais le harcèlement est tellement courant – et déplacé – qu’il n’y a aucune raison qu’elles se taisent, qu’elles acceptent sans rien dire !!!

Comment ne pas être en colère envers le chauffard ivre qui tue sur la route
Que dire des blessures affectives occasionnées suite à un adultère
Impossible de mettre toute une liste, on en oublierait de toute façon !!!!

La colère veut dire STOP
Devrions-nous réprimer notre colère parce nous sommes chrétiens (ou non) ?
Je ne le pense pas, au contraire et sans vouloir faire de la psycho, il est souhaitable que cette colère s’exprime. Comme l’exprime si bien l’article du TGV, elle veut dire HALTE-LA, ça suffit, pas plus loin ! Elle nous permet de poser des limites. Ne pas répondre par la colère est un manque d’estime de soi dit encore l’article. Donc, y compris dans l’église, il faut savoir se mettre en colère lorsque les autres dépassent les bornes de l’acceptable. L’apôtre Paul ne dit pas autre chose !

     Bonne et mauvaise colère
L’article se poursuit : Cette émotion est pourtant indispensable. Réprimée, elle transforme l’existence en véritable drame. Insultés, bafoués ou humilies, certains ne se fâchent jamais. Au fond, ces « toujours gentils » se détestent car, de peur de déplaire, ils finissent par développer une personnalité en contradiction totale avec ce qu’ils sont réellement et de poursuivre un coup de gueule occasionnel permet de s’affirmer, de mettre les pendules à l’heure, de montrer que nous sommes consistants, qu’il faut tenir compte de nous et ne pas nous oublier. La colère permet de préserver la tranquillité et de couper la route à toute culpabilité
Il est bon de se mettre en colère lorsque nous sommes offensés et blessés nous appellerons cela « la bonne colère »
Maintenant il y en a aussi une « mauvaise colère », des personnes qui hurlent pour un rien, qui sont susceptibles au possible, qui n’arrivent pas à maîtriser leur colère, qui sont « des colériques » notoires qui cherchent à faire peur et en jouent.
Aumônier protestant en prison durant 24 ans, j’en ai rencontré un bon nombre ! Certains tuent de colère. Dans la région parisienne, un homme a tué son coiffeur trouvant que sa coupe était mal faite, un autre tue l’automobiliste qui ne roulait pas assez vite devant lui,…

Pleine de bon sens, la revue citée s’exprime ainsi : « la seule manière de ne pas sombrer dans la colère, c’est de ne pas y prendre goût – s’énerver est un signe de bonne santé, encore faut-il la ‘consommer’ avec modération – Convaincu d’être incompris, le coléreux condamne tout et tout le monde »

Quel rapport entre la colère et le péché ?
La traduction littérale du grec dit ceci « mettez-vous en colère mais ne péchez pas, que le soleil ne pas se couche sur votre irritation »
Le péché dont il est question, c’est de ne pas vouloir atténuer sa colère, c’est de lui laisser libre cours, voire de la nourrir jusqu’à ce qu’elle devienne amertume puis rancune puis haine.
Le « soleil qui se couche » donne une notion de temps au-delà duquel la colère devient « péché ». Cela n’est pas à prendre dans un sens littéral, que si on vous a offensé à 22h00 et ne faut plus que vous soyez en colère pour le coucher à 23h00. Non, toutefois il faut arrêter de nourrir la colère et de l’entretenir.

Excellent Top 10 de l’engueulade productive du mag TGV, à consommer sans modération
Ce qu’il faut faire
1. Passer sous silence les accrocs mineurs et s’expliquer sur les choses importantes
2. Constater son sentiment sans accuser l’autre
3. Exprimer son grief en favorisant la réconciliation plutôt que la vengeance
4. Se fixer une limite qui est l’intégrité de l’autre
5. Admettre sa part de responsabilité avant de pointer celle de l’autre

Ce qu’il ne faut pas faire
6. S’il y a frustration, ne pas retarder l’affrontement, sous peine d’accroître le ressentiment
7. Ne pas réagir de façon exacerbée à un simple incident
8. Ne pas partir du principe que l’autre a toujours tort
9. Ne pas faire de grands gestes en criant, cela énerve plus encore
10. Ne pas bouder, mais pardonner

Vu ailleurs et dit un peu autrement
– Nommer ce qui a été touché et ne pas attaquer la personne parce que, finalement, ce n’est pas la personne – ou très rarement – qui vous a blessé, mais son propos. Attaquer les valeurs de l’autre n’atténuera en rien votre souffrance et de plus, vous aller créer un second conflit qui est hors sujet. C’est ainsi qu’on se noie très facilement et très rapidement dans des situations conflictuelles insolubles, car on a perdu de vue l’origine du problème. Donc, gagnez du temps et conservez votre énergie en nommant le propos qui vous a heurté et demandez des explications par exemple, ce que l’on attendait de vous en y apportant, au besoin, des éclaircissements sur vos capacités.

– Faire l’effort de se souvenir de la première fois où on a ressenti ce type de violente émotion pour mieux réfléchir à nos priorités du moment, et surtout faire cet effort-là quand la colère nous submerge trop souvent. Cette colère, si elle devient régulière, si elle est réactivée sans arrêt, c’est qu’elle a une origine qui n’est pas réglée… Elle n’est plus forcément en lien avec la ou les situations réellement vécues. Un travail thérapeutique en ce sens peut-être une aide précieuse.
– Anticipez en informant, car ne rien dire ne peut qu’alimenter du ressentiment et des situations à risques si votre entourage n’est pas au courant de vos valeurs. Informer c’est diminuer les causes de colère.
– Contrôler sa colère ce n’est pas la déplacer ! Soyez au clair avec vous-même. Ne vous vengez pas à côté du sujet en cassant des biens ou en vous en prenant aux autres… Ils n’y sont pour rien !
– Ecouter le point de vue de l’autre. Lui aussi à des valeurs. Peut-être même identiques aux vôtres mais articulées différemment
– Sortez si vous sentez que la moutarde vous monte au nez… Sortez et marchez, courez, respirez… Interrompez la discussion et reprenez là le lendemain si possible. La nuit porte conseil !
– Enfin, acceptez d’être en colère et concentrez-vous sur les raisons de cette dernière. Ne la réprimez surtout pas, vous n’en serez que plus juste avec tout le monde, et cela vous permettra de tourner la page sans trop de difficulté !

Colère et pardon
Je vais préparer une autre réflexion sur le pardon, je vais en parler brièvement ici.
Le même apôtre Paul dit dans sa lettre destinée aux romains « ne répondez jamais au mal par le mal » (12.17)
Lorsque quelqu’un nous a blessés si profondément, le pardon n’est pas aisé. Ni l’offenseur, ni même l’église, n’a pas le droit de l’exiger de quiconque.
Le « tu dois pardonner » n’est pas productif, même s’il est vrai que c’est le pardon qui est la source même de la libération que nous avons nous-mêmes besoin.
J’y reviendrais ailleurs, la notion du pardon n’est pas seulement une notion « religieuse », c’est une notion psychologique de plus en plus plébiscitée par les psys.

poubellePour terminer cette courte réflexion, qui pourrait devenir un livre, je me rappelle de l’expérience de mon épouse dont je vous invite à suivre l’exemple
Blessée par les propos de quelqu’un, elle lui a écrit un courrier dans lequel toute sa rage, toute son amertume, sa déception,… était lisible noir sur blanc. Une fois terminé, soulagée, elle a chiffonné celui-ci et l’a mis à la poubelle. Ho que ça lui a fait du bien !Emotions au scanner

Nos émotions, y compris la colère, sont bien visibles au scanner
J’ai aperçu cette semaine dans un zapping télé cette intéressante étude des scans de nos diverses émotions que je vous invite aussi à la lire.

Un homme sensé maîtrise sa colère,
il met son point d’honneur à oublier les torts subis.
La Bible, livre des Proverbes 19.11

Papa, tu vas mourir !

Aumônier au CHU d’Angers, on me demande d’aller visiter un homme. J’y vais le lendemain de l’appel, c’était un dimanche après-midi. Arrivé dans la chambre, il y a là un homme âgé de 40 ans qui râle de souffrance. Autour de lui, sa fille adolescente de 17 ans, son compagnon et son ex-femme. Je me présente. « Bonjour, je suis le pasteur Bernard Delépine, vous avez demandé ma visite ». Sa fille est soulagée de me voir : « merci d’être venu »

La suite est surréaliste, il y a peu de phrases mais ça dure ‘une éternité’. L’homme ne sait plus comment se mettre dans son lit, il parle lentement, avec difficulté, poussant des râles de souffrances.

Un dialogue vraiment hors du commun
La jeune fille se penche vers son père :
– Papa, nous t’avons dit que nous avions demandé à un monsieur de passer te voir, il est arrivé, c’est lui.
Ha bon, dit son père, pourquoi il est là ?
– Parce que tu vas mourir papa
Ha bon je vais mourir, mais pourquoi ?
– Parce que tu as un cancer, les médecins ne peuvent pas t’opérer !
Ha bon pourquoi ?
– Parce que c’est trop tard
Elle sanglote tant que c’est son jeune compagnon qui continue
– Oui Pierre (nom d’emprunt), ce monsieur est pasteur, il va t’expliquer comment faire
Mais comment faire quoi ? dit-il toujours au milieu de ses râles
– Comment partir
Mais partir où, moi je veux rentrer à la maison
– Non Pierre, tu ne peux pas renter à la maison tu vas partir là-haut
Là-haut, mais où là-haut ?
-Tu vas monter là-haut, car tu vas mourir et le monsieur va te dire comment faire pour y aller

Après beaucoup d’embrassades et de larmes des deux jeunes, son ex-femme dit « désolé, nous devons partir prendre un train ».

Tout le monde s’en va, je reste seul avec Pierre
Bien que ce que je viens de vivre est tellement surréaliste, je n’en suis pas déstabilisé.
Etant seuls, nous entamons la conversation…
– Alors je vais mourir ?
Il semble que oui
– Vous n’en savez pas plus alors ?
Non parce que je ne suis pas allé voir les infirmières pour demander où vous en étiez, mais vous savez, si votre fille vous dit cela, c’est que le personnel médical lui aura dit
– Je suis si mal que ça ?
Oh oui, vous n’êtes pas au mieux de votre forme, disons même que vous êtes au plus bas. Puisque je suis là, avez-vous avez la foi en Dieu ?
Il me raconte avoir voulu être prêtre lorsque, petit, il était servant de messe. « Il y a bien longtemps lui dis-je, depuis votre vie n’a pas été facile ». J’avais bien vu par son teint jaunâtre qu’il était atteint d’une cirrhose du foie

Je ne mérite pas
Je lui parle de l’amour de Jésus pour lui, de son pardon
– « Je ne le mérite pas »
Je le sais Pierre, personne ne mérite l’amour ou le pardon de Jésus, même moi qui suis pasteur, ce n’est pas une question de mérite.
Je lui parle alors d’un des deux brigands crucifiés en même temps que Jésus. Il en avait un vague souvenir. Je continue « Pierre, Jésus a dit à l’un des deux qu’il le prendrait avec lui au paradis ce jour même, du fait de la confiance qu’il a placée en Lui. Cet homme n’a eu ni le temps de se confesser, ni de se racheter d’aucune manière et pourtant, Jésus l’a pris au paradis avec Lui »

Lui demandant s’il accepte que je prie pour lui, comme il me le permet je demande à Jésus de pardonner tous ses péchés, de lui venir en aide durant ces jours difficiles devant lui, de garder sa fille,…
Durant ce moment de prière spontanée, Pierre comprend, acquiesce, des larmes coulent sur son visage, sans un mot il me serre la main comme pour dire qu’il accepte cette prière et qu’il m’en remercie.

Je le quitte pour revenir le lendemain. Il n’y a pas vraiment de conversation, je lui demande juste s’il à soif, s’il veut que je l’aide à s’assoir un peu mieux pour un meilleur confort, je tape sur le coussin et lui remet derrière, lui donne à boire… Je ne peux rien faire de plus. Il souffre et je sens qu’il souhaite rester seul, je m’en vais donc discrètement.
J’y retourne le mardi mais il est décédé quelques heures après mon passage de la veille.

La suite
Je téléphone à sa fille, elle me demande si je veux bien les attendre, elle et son compagnon, car ils voudraient le voir dans la chambre funèbre mais ils ont peur, ne savent ni comment ni quoi faire. Je les accueille peu après, les emmène.
Devant le corps de son père, elle me demande si je veux prier pour lui. Je lui explique ce que nous avions vécu le dimanche après-midi lorsqu’ils étaient partis, Lui dis pourquoi je ne prierai plus pour lui mais que je peux prier pour eux s’ils l’acceptent. Ne nous souciant pas de l’endroit où nous sommes, c’est ce que faisons.

Elle me demande si je peux m’occuper de la cérémonie de sépulture, ce que j’accepte.
Comme elle me dit leurs difficultés financières, je les rassure « je ne demande jamais rien ».
Ils ont eu du mal à prendre la décision du lieu de la sépulture, elle se fait donc directement au cimetière en présence d’une quinzaine de personnes à qui je raconte aussi comment Pierre a accepté la prière, le pardon et l’amour de Jésus.

la vie s'en va comme le jour

la vie s’en va… comme le jour