Baptisé en prison

Condamné à 30 ans, il a trouvé la vraie liberté en prison !!

Ce témoignage a été mis sur le site LUEUR.ORG où vous trouverez plusieurs traductions de bibles, que vous pourrez comparer, et bien d’autres ressources encore comme des témoignages.

Écrit il y a quelques années, je vous laisse celui-ci

Bernard Delépine, Aumônier à la Maison d’Arrêt d’Angers : La première fois que j’ai rencontré Jean-Luc, c’était sur la demande d’un policier travaillant dans une brigade criminelle. Il voulait que je dise à l’assassin de sa sœur qu’il lui pardonnait son acte.
De là est parti tout un cheminement pour Jean-Luc qui a écrit ce témoignage à l’occasion de son engagement à suivre le Christ en prenant le baptême. Jamais auparavant je n’avais accepté de baptiser un détenu, mais là… vu les circonstances et la longueur de la peine !!!

 

Jean-Luc

Jusqu’à l’âge de 26 ans, ma vie avait été celle de beaucoup de personnes. J’ai été élevé au sein d’une famille de 3 enfants, mon père était à la tête d’une entreprise dans le bâtiment et ma mère était femme au foyer, dévouée à l’éducation de ses enfants et au petit soin pour son mari. Notre enfance et notre adolescence ont été merveilleuses. Nos parents nous ont toujours associés à leurs activités, leurs loisirs, leurs vacances ou leurs sorties. Je n’ai pas le souvenir d’avoir eu un  » non  » comme réponse à toutes nos demandes. Nous étions aimés d’eux.

Ma scolarité dans des écoles privées catholique s’est déroulée sans encombres si ce n’est que je me reposais sur ma facilité d’apprendre et d’enregistrer, ce qui me laissait énormément de temps pour être le pitre de service en osant tout ce qui me passait par la tête et faisant rire la classe et l’école. Si on pouvait me reprocher mes écarts de conduite, ceux-ci étaient vite oubliés à la simple lecture de mes carnets de notes. Mon frère et moi avons été enfants de cœur au sein d’une communauté « de petites sœurs des pauvres « . Nous participions également à de nombreuses retraites spirituelles avec notre église ou avec l’école. Cela dit, personnellement je n’ai pas le souvenir d’un intérêt particulier pour le Seigneur sinon que de faire plaisir à mes parents et de me permettre de me retrouver entre copains pour plusieurs jours.

La vie était belle et répondait à ce que je demandais à l’époque. Les valeurs de mes parents perduraient et ne pouvaient m’amener que vers un bonheur identique au leur : travail, passion, amour, disponibilité, famille. En 1987, je me mariais à une femme belle, intelligente, d’un milieu artistique et musicien, mais surtout avec les mêmes attentes de la vie. Nous avons eu deux enfants.

Pour des raisons encore floues, j’ai remis en question toutes mes certitudes sur la vie et le début de six années de descente aux enfers commençait. La seule chose dont je suis sûr, c’est d’avoir paniqué, d’avoir eu peur de ne pas être à la hauteur pour subvenir au besoin de ma famille. Ma femme, une femme formidable, m’a soutenu jusqu’à épuisement et en 1995 nous avons divorcé.

Descente… en enfer

Je vais vous faire grâce de tout mon cheminement mais simplement vous énumérer mes qualificatifs ; menteur, voleur, escroc, manipulateur, mauvais mari, mauvais père, mauvais fils, en un mot: à ne surtout pas croiser.
J’étais semblable à un iceberg, la partie extérieure inspirait confiance, une silhouette toujours propre, prêt à rendre service, une culture générale assez large alimentée par ma curiosité et de ma soif de découverte, une expérience commerciale plus que probante, …
Mais j’avais aussi une plus grande partie immergée qui ne se voyait pas. En même temps que je parlais à une personne, je la décortiquais littéralement l’amenant à se dévoiler. Je gagnais la confiance des gens très vite, sachant me rendre indispensable et n’ayant qu’une idée en tête : il faut que j’en tire le maximum d’argent.
J’étais aussi un vrai caméléon m’adaptant aux situations ou aux personnes que j’avais en face de moi afin de mieux profiter d’eux.

En fait, je n’avais plus de limites, plus de repères, je m’auto-détruisais à petit feu mais sûrement. Pourtant, un jour j’ai décidé que la vie était une grande aire de jeu et que c’est moi qui fixerais mes règles. Croyez-moi je n’ai épargné personne, toute ma famille, mes amis d’antan, ma femme et indirectement mes enfants.
Malgré notre divorce, mon ex-femme m’a toujours laissé voir mes enfants aussi souvent que je le désirais, c’est certainement ce qui m’a empêché de basculer dans le vrai banditisme.

Pour être tout à fait honnête, j’étais mal dans cette peau, j’avais un mal de vivre, je ne m’estimais plus et ne respectais absolument plus personne.

L’irréparable

Le 03 décembre 1996, après une journée dans les bars et à traîner en ville, je suis rentré chez moi, j’ai rendu visite à une voisine. Peu de temps après, je lui ôtais la vie.

Aussi bizarre que cela puisse paraître, quand on m’a posé la question si j’étais l’auteur de ce drame, j’ai senti que la libération était proche. J’ai pris une énorme bouffée d’air et j’ai dit « oui ». Ce oui m’a enfin libéré d’une carapace qui devenait trop lourde à porter. Je suis rentré en paix en prison. Au lieu d’être accablé sur mon sort, je pensais à cette jeune femme à qui j’avais enlevé la vie et me disais que la vie n’était pas juste.

La prison

Au début de mon incarcération, j’ai ressenti le besoin de me confier, de partager avec quelqu’un mon parcours et d’essayer de comprendre. Je me suis rendu à la messe du dimanche matin. De vieux souvenirs ont réapparu mais également un non-sens au moment de la communion: comment peut-on nous présenter, enfin me la présenter alors que je suis un meurtrier. J’y suis retourné plusieurs fois, uniquement pour rencontrer un ami que je n’avais pas vu depuis longtemps.

Une rencontre qui change la vie

Un jour, on m’annonce qu’un pasteur veut s’entretenir avec moi. Je suis étonné, je sais simplement qu’un pasteur ce n’est pas un vrai curé, c’était Bernard. Il se présente puis rapidement me dit qu’il est chargé d’un message du frère de la victime. Son message était simple: le frère de la victime te dit « je te pardonne ». Je n’ai pas la date exacte mais c’était quelques mois seulement après que j’ai tué sa sœur.
Depuis cette seconde, une seule question m’obsédait, comment ce frère pouvait me pardonner. J’ai revu Bernard plusieurs fois et toujours avec joie mais aussi curieux de l’entendre. L’élément qui a vraiment permis à ma vie de changer est ma rencontre avec d’autres détenus participant au culte protestant du samedi après-midi. Michel dans un premier temps puis Jean.

Plus le temps passait, plus je lisais la Bible, plus je me posais de questions. J’avais une seule certitude, il fallait que je reconnaisse mes péchés devant Dieu et que j’en demande pardon.

Confession !

Vieux réflexe, j’ai demandé à Bernard s’il voulait recevoir ma confession, il m’a proposé de la mettre par écrit. Seul dans ma cellule, je me suis rapidement rendu compte que c’était impossible tellement j’avais commis de mauvaises actions. J’ai pris l’engagement de reprendre ma vie et d’avouer toutes mes fautes, de la plus insignifiante à la plus horrible. J’ai demandé pardon pour chacune d’elles mais encore aujourd’hui le passé refait surface et j’en découvre une de plus. Je ne sais pas si un jour je pourrais dire « Seigneur, cette fois c’est la dernière ».

Longtemps, j’ai pensé que le Seigneur ne m’avait pas pardonné et il m’est arrivé d’avoir l’impression de reculer de trois pas alors que je venais d’en faire un. J’avais beau prier, il ne se passait rien. Régulièrement, Bernard permettait à des chrétiens de venir témoigner de leur foi au culte du samedi, leurs témoignages étaient souvent extraordinaires et j’ai même douté de leur véracité. Bernard et Michel m’ont été d’un grand secours dans ces moments là.

Libre

Un jour, j’ai simplement pris conscience que j’étais serein et que j’avais le cœur en paix.

Le Seigneur vous touche n’importe quand, moi il m’a surpris un dimanche soir durant lequel j’ai vidé toutes les larmes de mon cœur. J’ai été entouré d’une force impressionnante, incapable d’esquisser le moindre geste, la moindre réaction. Il m’a fallu un temps fou pour reprendre mes esprits et petit à petit un changement s’est opéré en moi.
Je suis sûr que certains d’entre vous sont surpris par ce baptême. La seule chose que je peux vous dire c’est que je suis libre, que la plus belle chose que j’ai faite c’est de donner ma vie au Seigneur.
Je suis condamné à trente ans de prison et c’est moi qui remonte le moral à ceux qui ont six mois à faire.

Aujourd’hui, je suis certain que le Seigneur est vivant et qu’il est mon Dieu. Je suis mort avec le Christ sur la croix mais je suis aussi ressuscité avec lui d’entre les morts.
La porte du Seigneur est ouverte pour tout le monde, bon ou mauvais, coupable ou innocent, ce n’est pas une porte de prison qui se referme derrière nous toutefois, le Seigneur n’impose rien à personne.

Tous les jours, Satan me tente. Il m’arrive de craquer et de faire ou dire des choses que je regrette immédiatement. Je ne suis qu’un homme et le fait de lui donner ma vie, ne rend pas celle-ci plus facile. Le Seigneur sait que l’homme est faible alors si je n’hésite pas à lui demander qu’il réponde favorablement à mes prières, je n’oublie pas non plus de lui demander également de me ramener sur le droit chemin. Sachons demander des choses très simples.

Je finirais sur les versets 1 et 4 du psaume 27 :

Le Seigneur est ma lumière et mon sauveur, je n’ai rien à craindre de sa personne. Le Seigneur est le protecteur de ma vie, je n’ai rien à redouter. (Ps 27.1)
Je ne demande qu’une chose au Seigneur, mais je la désire vraiment : c’est de rester toute ma vie chez lui, pour jouir de son amitié et guetter sa réponse dans son temple. (Ps 27.4)

Jean-Luc, Angers

Message du frère de la victime

A l’occasion de ce baptême, 12 personnes de notre église protestante baptiste ont pu entrer à la prison pour cette célébration.

Un message du frère de la victime reçu par Bernard juste avant sa rentrée à la prison a été lu:

« Les choses anciennes sont passées. Le Seigneur a dissipé l’obscurité.
C’est un nouveau jour, une nouvelle marche vers la Lumière, vers l’avenir.
Que le Seigneur notre Dieu te bénisse abondamment mon frère.
Avec toi dans ce jour de joie »

Accueillir dans notre famille un détenu atteint du SIDA afin qu’il meure chez nous plutôt qu’en prison !

Suivez cette incroyable histoire écrite par épisodes
Par le Pasteur Bernard Delépine, aumônier en milieu carcéral durant 24 ans
(1) Le personnage

J’ai rencontré Gérard d’une manière peu banale. Il y avait un petit mot dans la boite à lettres de l’aumônerie protestante de la Maison d’Arrêt d’Angers où j’ai exercé le ministère d’aumônier protestant.
Sur ce petit mot, Gérard demandait à rencontrer un rabbin ! Comme je n’en connaissais pas à l’époque, j’ai mis ce mot dans la boite à lettres de l’aumônerie catholique, pensant qu’elle en connaissait un et qu’elle ferait le relai. Mais le mot est revenu dans ma boite !

Je ne pouvais faire attendre cette personne plus longtemps, je suis allé au centre névralgique de la prison qui s’appelle « la rotonde » afin de visiter cette personne.
Ho mais tu ne peux pas, cet homme est au mitard (la prison dans la prison), il en a pris pour 45 jours, le max, pour avoir été violent envers nos collègues d’une autre prison, il est très dangereux ce gars-là.
Je rétorquais qu’en tant qu’aumônier, j’avais le droit de visiter tout le monde, y compris au mitard. Il a fallu que je menace d’aller demander au directeur en personne pour qu’enfin le surveillant accepte de me conduire jusqu’à sa cellule.

Au mitard
La porte en fer s’ouvre et, derrière une grille fermant le passage, j’ai vu un homme assis au regard pas très engageant « vous avez demandé un rabbin, désolé il n’y en a pas. Ne voulez-vous pas un pasteur en échange ? » Il se mit à sourire en acceptant la proposition et un « on peut toujours essayer ».
Le surveillant anxieux dit Je ferme la grille mais je laisse la porte entrouverte, s’il y a le moindre problème, tu cries ! Et moi de lui répondre « je n’ai pas peur de ce gars, tu peux fermer »
Plusieurs fois durant notre heure d’échange, le surveillant viendra vérifier si tout va bien.

Je m’assis à cote de lui sur son lit, nous commençons à discuter, d’abord pour les raisons qui l’amènent à vouloir rencontrer un rabbin. Il n’était pas juif mais voulait juste comprendre pourquoi le pays d’Israël, si petit, faisait autant parler de lui !!
Après explications, nous parlons de lui, de ce qui l’avait amené à la prison d’Angers, ce qu’il avait fait pour être au mitard pour si longtemps…

Je suis atteint du SIDA, j’ai été condamné la semaine dernière à 10 ans de réclusion criminelle. Je leur ai bien dit qu’ils ne me condamnaient pas à 10 ans mais à mort car ils savaient pertinemment que je ne pouvais aller jusque là, même avec les remises de peines.
En rentrant à la prison, j’ai été accueilli par un chef qui me demandait pour combien d’années j’en avais pris, puis souriant il m’a dit « toi tu ne sortiras jamais vivant d’ici ».
J’ai pété les plombs, toute la tension vécue aux assises est remontée… je lui ai mis un coup de poing et je me retrouve ici.
A vrai dire, ce qu’il pensait n’être un coup de poing fut en réalité un passage à tabac qui valut au chef plusieurs semaines d’hospitalisation puis d’arrêts. Il en a giflé un autre puis étant à l’étage, il a envoyé un troisième au-dessus de la rambarde qui, heureusement, a atterri dans le filet de protection !
Il avait tellement « pété les plombs » qu’il n’avait plus la notion de ses gestes.
Certes, je ne suis pas très grand mais Gérard lui, c’était vraiment une « armoire à glace ».
Il sera condamné à 2 ans de plus pour ce fait. (Ce que je comprends car les surveillants n’ont pas à subir)

Son histoire est tristement banale
Je résume ici ce qu’il a pu m’en dire, je ne suis pas allé vérifier mais nous étions assez proches pour qu’il me partage son parcours avec sa sensibilité, sa manière à lui d’avoir vécu les choses
Il fut le seul enfant de la famille à avoir été placé en institution, probablement dans un temps difficile que celle-ci traversait. Par discrétion, je n’en dirais pas plus.
Il prit comme une injustice, un rejet, un abandon… le fait qu’aucun de ses frères ou sœurs ne fut aussi placé. Pourquoi moi ??
Il commit des larcins, dont l’un le conduisit en prison alors qu’il n’avait que quatorze ans. Il avait écopé de 6 mois de prison ferme pour avoir volé… 6 bouteilles de champagne !
Le juge aurait dit « un mois par bouteille » ! Malicieusement Gérard disait « heureusement que je n’avais pas volé une boite de petits pois. Ils auraient eu la connerie de l’ouvrir et de me condamner à 1 mois ferme pour chaque petit pois !!! »

Toujours est-il qu’en prison très jeune, ceux qui l’ont « protégé » sont aussi ceux qui lui ont appris le métier de « braqueur de banque ».
Ce fut encore pour ce délit qu’il avait été incarcéré lorsque nous nous sommes rencontrés.

(à suivre)

Des matches de foots en prison organisés par le pasteur (2)

Une équipe de foot étrangère, hier à la maison d’arrêt d’Angers. – Anglais contre détenus : match nul

Un match de foot un peu particulier. À la maison d’arrêt d’Angers, des détenus ont affronté une équipe anglaise protestante, hier. Une petite bouffée d’oxygène, à l’initiative de l’aumônier protestant Bernard Delépine.
On les aura !
9 h 30, hier, à la maison d’arrêt d’Angers. L’équipe de foot des détenus est remontée à bloc. Elle s’apprête à affronter des joueurs anglais de haut niveau, professionnels pour certains. Pas impressionnés pour autant, les joueurs locaux, tout excités. « On les aura, assure l’un d’entre eux, qu’ils soient pro ou pas. » Le match va se dérouler sur le terrain de hand-ball. Un peu petit, mais il faut faire avec les moyens du bord.
Coup de sifflet. La partie s’annonce serrée. « Certains détenus ont un très bon niveau », commente le moniteur de sport de la maison d’arrêt.
Mais les Anglais ne sont pas décidés à se laisser faire. Même s’ils sont en terre inconnue. «C’est la première fois que je mets tes pieds dans une prison, confie Lionel. C’est impressionnant.»
Même appréhension pour Richard. «Au départ j’avais un peu peur. Puis après, on se rend compte que c’est un lieu comme un autre. On a parlé avec les détenus. Ils sont très sympas.»
Sport et foi
Plus d’une dizaine d’Anglais se sont déplacés, membres de l’association internationale protestante « Sport et foi ». Ils sont venu, disent-ils,» To show thé good news ». Traduction : pour apporter la bonne nouvelle. Dans le cadre de leur tournée en France, Bernard Delépine l’aumônier protestant de la maison d’arrêt, leur a demandé de passer par là. «J’essaye d’organiser ce genre de rencontre une fois par an, dit-il. Les Anglais étaient déjà venus l’an dernier»

You played well !
Une véritable « bouffée d’oxygène » pour les détenus selon le pasteur. «Ça nous fait vraiment du bien de voir des gens de l’extérieur», confie en effet un prisonnier.
La maison d’arrêt compte actuellement 403 détenus, pour 247 places, selon la direction. Des tensions se font parfois sentir. Un gardien a été agressé cette semaine. «II y a toujours des périodes de tension, c’est normal. Et l’été, dit-il également, c’est encore plus dur pour les détenus qui étouffent de chaud. À la télé, ils voient les gens sur les plages, et eux sont enfermés là» dit Bernard Delépine
Surtout qu’à cette époque, les activités sont réduites. Pas de cours scolaires, pas de travail. Les détenus font donc beaucoup le sport. Une activité au choix, environ cinq à six heures par semaine. « C’est indispensable qu’ils puissent se défouler », dit un surveillant.

Et les Anglais leur en ont fourni une occasion supplémentaire, hier.
Des deux matchs, les invités en ont remporté un, et l’autre s’est terminé sur un score nul. Les Anglais, visiblement, ont apprécié le niveau. « You played well ! » (vous avez bien joué) concluait l’un d’entre eux, devant un verre de l’amitié, en serrant la main de son adversaire.
M.M.

Ballon derrière les barreaux (3)

Hier matin, l’équipe de football de la prison d’Angers rencontrait une autre formation de joueurs qui, eux, ne sont pas détenus. Ambiance de match pas ordinaire entre les barbelés.
SIFFLETS et cris amicaux sortent du néant. Ils semblent sortir des hauts murs coiffés de barbelés des galeries de la maison d’arrêt. En réalité, ils s’échappent des fenêtres à barreaux et grillagées des cellules où cohabitent souvent deux détenus. De l’extérieur, on ne les voit pas, mais on les entend donc !
Ces détenus, en ce vendredi matin, sont spectateurs d’un match de football pas ordinaire et supporters de leurs copains de tôle qui, ballon au pied, rencontrent une équipe d’hommes libres, ceux-là.
La partie a lieu sur le terrain de la prison, un terrain de handball, en béton, entre deux buts sans filet. Rien à voir avec la pelouse du SCO !
L’équipe visiteuse, des footballeurs espoir anglais, et l’équipe des détenus entament le match tambour battant.
Témoignage d’un joueur visiteur : « Je joue pour la première fois contre des prisonniers. Je n’aimerais pas vivre là ! » sourit Lionel, 19 ans, ex-joueur d’Angoulême. Avis d’un joueur détenu, domicilié à Joué-lès-Tours, qui a encore trois mois de peine à purger : « Le football, l’effort physique m’est indispensable ! »
« Se défouler à bon escient »
Le pasteur Bernard Delépine, de la communauté chrétienne du Colombier qui est l’église protestante baptiste d’Angers, aumônier depuis douze ans de la maison d’arrêt, est à l’origine de l’organisation, dans le cadre de l’opération « prévention été » du milieu pénitentiaire : « II est préférable de voir les détenus se défouler sur un ballon que sur leurs surveillants. »
Un autre projet, avec le Téléthon, est prévu. Bernard Delépine constate que l’été, le quotidien carcéral est plus difficile : « Les détenus regardent la télévision, voient des gens sur des plages où ils aimeraient bien être. »
Le directeur adjoint de l’établissement, M. Oliel, confirme : « La chaleur n’arrange rien. » Puis il rappelle que la surpopulation — 403 détenus pour 247 cellules — met tout le monde à cran, détenus comme le personnel. Et, la preuve, le sport bascule parfois dans la rubrique faits divers et justice.
Olivier POUVREAU

But

Ce site est celui de Bernard Delépine, pasteur-fondateur d’églises ; d’actions sociales ; aumônier protestant en milieu carcéral, de la santé physique et mentale, aux Armées ; … pour ne citer que ces quelques aspects de ses engagements.

Le but principal de ce site n’est pas la mise en avant d’une personne mais d’ENCOURAGER toutes celles qui viendront lire les diverses rubriques.

L’idée du site est de présenter un itinéraire particulier, des résiliences concrétisées, des facettes très diverses de la vie humaine,…

 

POUR QUI ?

Ce site est destiné à « monsieur, madame, mademoiselle tout le monde », chacun – croyant ou non – pourra y trouver matière à réflexion.En effet, Bernard a le regard et le cœur tournés vers chacun.

Le statut social importe guère, il se sent à l’aise avec le SDF, le détenu, le laisser pour compte comme il l’est avec le Ministre, le Préfet, le Maire. Pour lui, avant le statut social, la personne reste une personne…

Qu’importe si la personne est religieuse et de quelle religion,qu’importe si elle est athée ou agnostique. Il a été vers chacun, dans les rues, dans les prisons, à l’hôpital ou ailleurs… Pour lui, avant son mode de pensée, une personne reste une personne…

La différence de culture est une richesse si nous ne sommes pas enfermés dans la nôtre, ainsi il s’est senti à l’aise dans la brousse, en Afrique comme en Guyane. Lorsqu’il demande à une personne d’où elle vient, c’est le plus souvent pour être enrichi de sa culture, de son vécu ailleurs car avant sa culture, une personne reste une personne, une personne intéressante !

… Une personne avec ses joies, ses souffrances, son parcours, ses émotions, ses traumatismes, ses doutes, sa fragilité, ses carences, voire sa vanité. Qui peut prétendre être un surhomme ou une sur-femme ? On peut avoir un statut social et professionnel très élevé, bien en vue, avoir des moyens financiers considérables, on reste néanmoins une personne vulnérable… comme tout à chacun ! A l’opposé, celui qui a l’impression d’être « tombé si bas qu’il a atteint le fond de la déchéance et du rejet », reste qu’il a encore de la valeur, digne d’être aimé et apprécié !

 

Pour-quoi

Il y a une telle différence entre le « pourquoi » et le « pour-quoi ». Si le premier est une interrogation qui suscite une réponse – que l’on ne reçoit pas toujours et parfois jamais – le second a une connotation plus particulière dans le style « qu’est-ce que je vais bien pouvoir tirer comme enseignement pour ma vie ou celle des autres au travers de ce que je vois, j’entends, je ressens, je fais, je vis… Comment rendre positif pour moi-même et les autres ce qui m’arrive au quotidien, même les situations les plus compliquées ou dramatiques. Pour ne prendre que le seul exemple de la souffrance, Bernard a la conviction qu’elle ne doit jamais être stérile mais porteuse d’espérance et elle le peut … si on ne s’enferme pas dedans mais qu’on s’en libère…

 

En tout cela, plus qu’une démarche philosophique, c’est un style de vie qu’il vous invite à découvrir dans ce site.