Une attention très délicate

Il m’arrive d’écrire quelques pensées pour des calendriers, celle-ci paraitra en 2018, c’est un peu loin alors je vous la partage dès maintenant.
Regardant un reportage télévisé, j’ai été très touché par le témoignage d’un homme atteint d’une leucémie. Afin bébé rouge à lévresd’éviter toute infection de l’extérieur, il était confiné depuis des semaines dans une chambre stérile.
Ce jour-là, une infirmière lui demande « vous n’avez besoin de rien ? » Le patient fait une réponse surprenante, inattendue : « J’ai besoin de bisous car ça fait un mois que je suis dans cette bulle stérile et que je n’en ai pas, c’est très long, je n’en peux plus !!! » L’infirmière sans va sans dire un mot.
Elle revient un moment plus tard, lui apportant une feuille emballée dans un étui stérile. Sur celle-ci, l’infirmière et l’une de ses collègues ont fait un bisou, la trace de leur rouge à lèvres le certifie. L’homme bouleversé par une telle attention applique la feuille sur sa joue, les larmes aux yeux.

Le précieux document sera épinglé bien en vue pour que le patient puisse bénéficier de ces bisous à distance ».
N’étant pas dans leurs attributions, elles n’étaient pas obligées de faire cela. Ce geste est fort en délicatesse, en prise en compte du besoin de ce patient, en imagination pour le satisfaire, en recherche du soutien de quelqu’un d’autre pour ne pas être seule dans cette démarche,…
A la télé, cet homme témoignait de son parcours de souffrances mais aussi de ce geste délicat dont il se rappellera toute sa vie durant.

Pourrions-nous, nous aussi, avoir aujourd’hui une attention délicate envers un membre de notre famille, un voisin, un collègue, un réfugié ou peut-être un SDF. La liste n’est évidemment pas exhaustive.

 

 

Le porteur d’eau et la cruche fêlée

Il y a bien des années, j’ai lu ce conte. Depuis, ici et là je le partage tant son enseignement pour chacun de nous me parait important.

En Chine, un porteur d’eau possédait deux grosses cruches, chacune d’elle pendante aux extrémités d’une solide perche qu’il portait sur ses épaules. L’une des cruches était fêlée, tandis que l’autre était parfaite et livrait toujours une pleine portion d’eau. Porteur d'eau chinois 3
À la fin de la longue marche du ruisseau à la maison, la cruche fêlée arrivait toujours à moitié pleine. Tout se passa ainsi, jour après jour, pendant deux années entières où le Porteur livrait seulement une cruche et demi d’eau à sa maison.
Évidemment, la cruche qui était sans faille se montrait très fière de son travail parfaitement accompli. Mais la pauvre cruche fêlée était honteuse de son imperfection, et misérable du fait qu’elle ne pouvait accomplir que la moitié de ce qu’elle était supposée produire.

Près ces 2 années de ce qu’elle percevait comme étant une faillite totale de sa part, un jour, près du ruisseau, elle s’adressa au Porteur d’eau, « J’ai honte de moi-même, et à cause de cette fêlure à mon côté qui laisse fuir l’eau tout au long du parcours lors de notre retour à votre demeure. »

Le Porteur s’adressa à la cruche : « As-tu remarqué qu’il y avait des fleurs seulement de ton côté du sentier, et non sur le côté de l’autre cruche ? C’est que j’ai toujours été conscient de ta fêlure, et j’ai planté des semences de jolies fleurs seulement de ton côté du sentier, et chaque jour durant notre retour, tu les as arrosées. Durant ces deux années j’ai pu cueillir ces jolies fleurs pour décorer notre table. Si tu n’avais pas été comme tu l’es, nous n’aurions jamais eu cette beauté qui a égayée notre maison ».

N’étant pas fan des longs discours sur internet, je vous propose 2-3 éclairages rapides à méditer à partir de cette illustration
– Nous avons tous nos imperfections. Ainsi chacun de nous est aussi un peu comme cette cruche fêlée, à des degrés différents selon notre parcours de vie.
– Nos failles peuvent devenir une richesse, à condition de ne pas nous laisser écraser par elles. D’illustres personnages bibliques ont été « une cruche fêlée » mais quel retournement de vie : Joseph, orphelin de mère très jeune, vivant dans une famille composée de demi-frères le haïssant,il a connu l’exil, la prison, l’injustice et s’est retrouver propulsé… premier ministre ; le grand Moïse était probablement bègue ; le prophète Elie a eu un sérieux coup de blues, au point de demandé à Dieu la mort, pensées de suicide ; le juge Gédéon quand à lui, avait un sérieux complexe d’infériorité ; nous pourrions aussi évoquer les rois Saül, David ou Salomon… ou tant d’autres personnages bibliques. Il semble que personne n’échappe à son lot de fêlures. Mais chacun de nous pouvons connaitre la résilience !
– Si nous reconnaissons nos fêlures, nous pouvons aussi avoir plus empathie pour les autres et leurs fragilités. Nous sommes alors plus à excuser leur comportement qu’à les critiquer. Ha si nous pouvions accepter chaque personne pour ce qu’elle est, percevoir ce qu’il y a de bon en elle, croire et s’attendre à un changement positif de et dans sa vie !
Ce sont nos failles, nos fêlures qui rendent notre vie personnelle… et commune plus intéressante.
Alors que je concluais ces réflexions auprès d’un groupe de jeunes se préparant à la mission, l’un d’eux s’est permis très justement, sur le ton du « sermon sur la montagne » enseigné par Jésus commençant par des « Heureux sont… »

Heureux ceux… qui sont comme des cruches fêlées,
car ils laissent passer la lumière !!!